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myel : Un brin de pluie pour réveiller ton désert
PetitRenard : Merci pour ces gouttes d'or, dans ce désert qui dort...
Kabotine : j'ai failli croire que ce blog était vide... mais en faisant défiler le joli fond je n'ai pas été décue...
PetitRenard : Oupsss, merci d ton obstination et de ton passage... En effet, ça passe mal sous Internet Explorer... Firefox me convient sans doute mieurx ;)
becassine : Bonsoir Petit Renard , j'aime bien ton désert ..ce ti soleil au loin ...cet étendue de sable ...on doit être bien !:)
PetitRenard : L'Adrar sous le vent, un premier de l'an... Merci de ton passage ;)
becassine : Bisous petit renard :)
PetitRenard : Kikoo becassine. Big Bisous et Bonne Année ;)
gribouillon : un petit bonjour en passant...cela fait si longtemps :)
PetitRenard : Coucou gribouillon! Cela fait si longtemps en effet!!! Heureux de te voir passer, au gré du vent!
MangakaDine : Salut PetitRenard, je t'écris ici parce que j'espère que cet endroit tu en prends encore soin et que tu ne vas pas le laisser à l'abandon. Voici un petit article pour éradiquer les spams de Joueb, si jamais ca te dit de venir nous aider, c'est par là : [Lien]
PetitRenard : Merci MangakaDine, j'ai en effet pris soin de réserver le mode Admin à quelques élus... (j'aime pas les spams)!

Guère

Je m'appelle Erwann, j'ai trente deux ans. En ce 26 septembre 1916, me voici seul dans un boyau boueux et nauséeux. Ma compagnie est revenue au front pour un nouvel assaut. Depuis quatre heures nous nous préparons. J'ai froid et j'ai faim mais ne puis manger. Je n'ai guère dormis dans ce bourbier infâme. Une eau boueuse me glace les pieds. Je chasse machinalement un rat en lui lançant une douille vide ou un shrapnel.  A vingt mètre devant, j'entends parler allemand : ils s'appellent et se positionnent... Les deux camps préparent l'assaut quotidien.

J'ai peur et je me sens seul. Il est bientôt 6 heures et je pense à mon Adélaïde, restée à la ferme. A cette heure elle doit se préparer pour la traite... Dire qu'elle assume courageusement les travaux de notre petite exploitation, aidée par tante Mélina. Et moi qui suis là à me geler au front pour une patrie qui va anéantir ma famille et mon travail...

L'agent de liaison arrive et nous signale l'imminence de l'assaut : tenter de reprendre quelques mètres de terrain de ces collines lunaires et apocalyptiques à l'ennemi, le boche, le teuton... Mais y'a plus rien à gagner par ici. Qui oserait parler de victoire après ce qu'on à vu, ce qu'on a vécu ? Terres désolées, cratères aux collines éventrées, méandres de barbelés, le combat depuis deux ans s'est enlisé. Et je repense à ce cortège d'amis partis sous un obus, sous la mitraille, découpés à la baïonnette comme ultime sursit à la folie qui nous envahit? L'angoisse est toujours là, pire qu'au premier jour. Plus tenace, plus lourde et plus froide.

Une fusée éclairante annonce l'ouverture du bal, instants de vérité, mais quelle vérité au fait ? On se regroupe et se tasse, on se fait des petit signes rassurants : ça va aller ! Ouais, ça va aller...Le vacarme de la canonnade s'installe : la valse des obus emplit le ciel, sifflements ponctués de déflagrations. Leurs obus de 360 contre nos obus de 400 modifient chaque jour un peu plus la configuration du terrain : on rase une colline pour en rebâtir une un peu plus loin...

Nous, nous attendons à l'affût du moindre silence annonciateur d'un obus. Nous nous sommes habitués à leur musique macabre, toujours prêts à détaller ou se faire enterrer. Parfois nous prenons le temps de mettre en joue un imprudent qui fuyant son trou pour éviter l'obus, trouvera notre balle. Une matinée somme-toute assez classique sur le front.

Et puis lorsque les explosions se font moins pressantes, la peur nous serre les tripes et l'on revoie rapidement défiler ces images d'enfer : corps d'amis déchiquetés, égorgés sur un barbelé, démembrés; je repense à mon premier boche tué à la baïonnette. Un jeune de vingt  ans au plus. Son regard plongé dans le mien, implorant la clémence et malgré tout comme me remerciant de mettre fin à son calvaire. Je m'acharne, retire la baïonnette et la replonge comme pour abréger ce regard... Au fond je crois que je l'envie (Pardonne-moi Adélaïde, je n'étais pas comme ça avant ! Qu'as-tu fait de moi Mère Patrie ?).

Et puis l'ordre est lancé : ça y'est, il faut y aller... Que restera-t-il de moi et de ces combats ?

Ecrit par PetitRenard, le Lundi 11 Octobre 2004, 23:06 dans la rubrique "Histoires".

Commentaires :

Vendredi
Vendredi
11-10-04 à 23:35

Contente de te voir de retour, Petit Renard :)
J'aime bien ce texte...

 
PetitRenard
PetitRenard
13-10-04 à 21:13

Merci ;) Pensées amicales.

 
Songe
Songe
12-10-04 à 20:30

Bon retour à toi Petit Renard !

La vie est un grand champs de bataille où tout reste à construire après la bataille ...

Puisse la tienne connaître les jours de gloire.

Bien à toi

Songe


 
PetitRenard
PetitRenard
13-10-04 à 21:15

Si je peux rencontrer triomphe après défaite et recevoir ces deux menteurs d'un même front... ;)
Merci Songe, je constate que les piliers sont là! Amitiés.


 
myel
myel
13-10-04 à 16:16

pauvre Erwann, que va-t-il en rester?
enfin bon, moi je l'aime beaucoup ton texte
myel

 
PetitRenard
PetitRenard
13-10-04 à 21:24

Merci. :) Erwann n'est plus aujourd'hui mais il est des guerres en d'autres lieux ou d'un autre genre pour lesquelles les victoires gardent un goût amer... et c'est aussi cela la vie. Bises.

 
Ookami
Ookami
14-10-04 à 09:47

C'est beau.

« The dreams in which I'm dying are the best I ever had. »
Tears for Fears, Mad World.

 


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