PetitRenard : Merci pour ces gouttes d'or, dans ce désert qui dort...
Kabotine : j'ai failli croire que ce blog était vide... mais en faisant défiler le joli fond je n'ai pas été décue...
PetitRenard : Oupsss, merci d ton obstination et de ton passage... En effet, ça passe mal sous Internet Explorer... Firefox me convient sans doute mieurx ;)
becassine : Bonsoir Petit Renard , j'aime bien ton désert ..ce ti soleil au loin ...cet étendue de sable ...on doit être bien !:)
PetitRenard : L'Adrar sous le vent, un premier de l'an... Merci de ton passage ;)
becassine : Bisous petit renard :)
PetitRenard : Kikoo becassine. Big Bisous et Bonne Année ;)
gribouillon : un petit bonjour en passant...cela fait si longtemps :)
PetitRenard : Coucou gribouillon! Cela fait si longtemps en effet!!! Heureux de te voir passer, au gré du vent!
MangakaDine : Salut PetitRenard, je t'écris ici parce que j'espère que cet endroit tu en prends encore soin et que tu ne vas pas le laisser à l'abandon. Voici un petit article pour éradiquer les spams de Joueb, si jamais ca te dit de venir nous aider, c'est par là : [Lien]
PetitRenard : Merci MangakaDine, j'ai en effet pris soin de réserver le mode Admin à quelques élus... (j'aime pas les spams)!
Alors que le clocher de l'église sonnait la demie, Pascal et Sonia enfin seuls s'engagèrent sur le chemin qui mène au château d'eau. De là, ils longeraient la clairière puis s'engageraient sur le sentier du précipice ; Pascal en avait déjà beaucoup parlé à Sonia. Cette déclivité impressionnante remontait à un temps ancien que même les anciens du village ne savaient plus dater ; un glissement de terrain d'une trentaine de mètres, en ces lieux ou la molasse tenait lieu de roche, et ne tenait qu'à cela d'ailleurs. Ses parents l'avaient maintes fois mis en garde contre les dangers de ce ravin, mais cela ne rendait le lieu qu'encore plus attrayant. D'autant qu'à l'automne, on y trouvait de bons champignons : des chanterelles jusque sur les contreforts du précipice, et des bolets un peu plus dans les bois, sans compter les rosés des prés, qui faisaient foison dans le champ voisin, en raison des déjections herbivores abondantes...
Pascal aimait ce lieu également parce qu'il se trouvait à bonne distance des hameaux du village. On y rencontrait rarement âme qui vive ; il n'y avait point de bruit ténu en ces lieux, seulement le murmure lointain de l'autoroute ou l'écho d'un train lorsqu'exceptionnellement il en passait un. Et puis en chemin, ils longeraient les vestiges ou plutôt le vestige, de la croix des pestiférés ; il n'en restait plus qu'une poutre informe laissée à terre par les ouvriers du château d'eau. C'est ici qu'un peu moins de quatre siècles plus tôt, les villageois avaient établit la fosse commune pour ensevelir les victimes du fléau le plus meurtrier de son histoire. Parce qu'il avait grandit ici, Pascal aimait ces histoires qui le rattachaient à cette terre, à sa terre : Cétait un peu le château de sa mère à lui. Et puis ces lieux avaient tout d'enchanteur ; de la senteur des résineux et de leurs tapis d'aiguilles qui feutraient les pas, au bruissement des frênes quand le vent agitait leur branches, sans compter les rais de lumière que le soleil provoquait lorsque vers 15 heures, éclairant la clairière de biais, il parvenait à percer la barrière végétale pour enfin apporter sa chaleur aux mousses, et donner vie à cette cathédrale de lumière.
Pascal avait beaucoup parlé de ces lieux à Sonia parce qu'il s'y sentait chez lui et qu'il espérait lui faire partager ces instants magiques. Il appréciait beaucoup Sonia, sans vraiment oser s'avouer qu'il nourrissait plus que de la simple amitié pour elle. Ils cheminaient tous les deux côte à côte, silencieusement, religieusement presque comme si la présentation de son coin de paradis relevait du rituel d'initiation. Sonia quant à elle souriait doucement, semblant apprécier l'honneur qui lui était ainsi rendu. Lentement, jetant un petit regard de côté, elle pris la main de Pascal dans la sienne avec dans les yeux, cette petite lueur d'espièglerie qu'il aimait tant à lui voir. Il ne dirent rien. Pascal sentit son cur se mettre à battre la chamade, craignant un peu de perdre le contrôle, mais ne sachant plus vraiment à quoi se raccrocher. Il avait déjà connu bien des situations délicates desquelles il s'était sorti plus ou moins brillamment, mais celle-ci, il ne l'avait encore jamais expérimentée. Il sentait qu'il devait reprendre la situation en main (sans lâcher celle de Sonia bien sûr), mais ne savait comment : que devait-il faire? Quel manuel avait-il oublié de consulter? Pourquoi n'avait-il jamais parlé de ce genre de cas avec ses copains d'école?
"Tout d'abord, rester Zen" se dit-il essayant de reprendre le contrôle de son cur, lui intimant vainement de se calmer. "Bon d'accord, revenir à la sensation; il fait plutôt beau, les oiseaux chantent, je suis bien, je vais me promener avec Sonia, jusque là tout va bien... Sonia me donne la main et là mon cur s'emballe, suis-je niais à ce point? Au secours, que dois-je faire? Tiens! D'ailleurs sa main me parait un peu plus froide que la mienne, aurait-elle un peu froid?
- T'as pas froid? dit-il comme pour reprendre le dessus.
- Un petit peu mais ça va aller répondit-elle avec un grand sourire.
"Nul, je suis nul ; qu'est ce qu'elle va penser de moi? Tant pis, agir comme je peux". Lentement, Pascal se mit à caresser la main de Sonia de son pouce comme pour lui transmettre un peu de sa chaleur par échauffement ou lui rappeler sa présence au delà de la chaleur de leurs mains mêlées. Et puis enfin ce mouvement régulier lui permettait de retrouver un certain rythme, auquel son cur semblait enfin se raccrocher.
Ayant contourné le château d'eau, il pénétrèrent dans le bois par une ouverture dans les buissons, se prolongeant sur un petit sentier. Après quelques mètres, Pascal lâcha la main de Sonia pour dégager un bout de bois informe masqué par les fougères:
"Ça, c'est ce qu'il reste de la croix des pestiférés!" annonça-il tout fier. Puis comme regrettant son geste mais un peu trop tard, il réalisa qu'il avait rompu le contact qui l'unissait à elle. Il revint sur le sentier et repris sa main, choisissant cette fois d'entrecroiser les doigts comme pour augmenter la surface de contact entre leurs deux peaux. Il parviendrait bien à la réchauffer un peu ainsi. Il choisit également de se taire, estimant que le but de leur promenade n'avait finalement plus tant d'importance à ses yeux. Il était heureux d'être avec elle, tout simplement, de lui donner la main et de la caresser. Le temps n'avait plus d'importance, qu'est ce qui avait de l'importance en fait? Il ne savait plus très bien.
Leur progression fut bloquée lorsqu'il arrivèrent sur un arbre mort, effondré en traverse du sentier : Il avait du tomber l'avant veille, alors que le vent avait soufflé un peu plus fort qu'à l'accoutumée. Ils s'arrêtèrent et après une seconde d'hésitation, Pascal se tourna vers Sonia, pour lui annoncer son plan d'action, lorsqu'elle s'approcha de lui et déposa un premier baiser sur sa joue, puis un second sur ses lèvres. Tout s'arrêta brusquement : plus d'obstacle sur le sentier, plus de bruissement des feuillages, de rumeur d'autoroute; plus de sentier, plus de promenade, plus rien. Tout est suspendu : la Terre même ne s'arrête-t-elle pas de tourner ? Elle devrait pourtant!
Pascal regarde Sonia droit dans les yeux, interloqué, subjugué. Il n'a pas vu venir ce baiser, rien ne l'y avait préparé. Après coup il se dira qu'il devait avoir l'air penaud, mais dans l'instant présent il s'en moque. Tout s'efface sous ses pieds, dans sa tête ; qu'a-t-il fait auparavant de sa journée? Hier? Plus rien. Le vide complet, il n'est plus ici. Sonia non plus d'ailleurs. Ils se regardent avec intensité, leurs mains toujours scellées l'une dans l'autre. Où sont-ils? Nul ne sait, mais ils semblent malgré tout être ensemble. En un lieu caché au plus profond de leurs esprits, se demandant s'il est possible que de tels lieux se rejoignent entre deux êtres.
Le temps a suspendu son vol, plus de cur qui bat bizarrement, plus de froid, plus de nuit tombante. Ils se font face et apprécient ensemble la sensation de leur baiser. Pascal se moque d'être niais, d'avoir perdu le contrôle ; contre toute attente, ce soir, c'est lui qui vient de subir le rituel d'initiation. Il grave en son esprit l'impression laissée par ce rapide frottement "humidifié" sur ses lèvres, comme une brûlure indélébile engourdissant ces peaux sensibles. Il ne parvient à oublier ce frémissement intérieur qui l'a animé : tout son corps doit s'en souvenir! Une onde comme ça, ça ne passe pas inaperçu. Il ne sait pas quoi dire; il n'a rien à dire alors il se replonge encore et encore dans les yeux de Sonia ; elle, elle le regarde toujours de ses yeux pétillants de vie et de bonne humeur. Il ne pense qu'à une chose : recommencer, mais plus long, plus fort, mieux "préparé"...
Commentaires :
Merci. Peut-être ; si c'est le cas, cela se soigne-t-il? Bref, y'a pas de quoi être jaloux cela doit probablement faire mal par moments.
PetitRenard évasif...
Re:
Ainsi PetitRenard, te voilà de retour et je m'en réjouis. La préparation fut longue, et apparemment la recette est réussie. Tes textes évoluent, j'y sens une 'maturité' plus grande; il m'est bien agréable de te lire. Des tranchées au premiers émois de l'amour voilà des petits bouts d'histoires qui attendent leur développement. Allez assez de compliments, au travail PetitRenard! avec un grand sourire pour t'accompagner ;-)
Re:
c'est vrai qu'il est beau ton texte petit renard, j'avais pas osé critiquer, que mettre?
voilà, je me suis rattrapée en répondant à tim....
myel
Re: Re:
Je ne sais toujours pas quoi dire, mais au moins tu sais que j'ai apprécié...
Je ne sais pas si ça t'intéresse d'entrer dans les détails techniques, mais il me semblait avoir repéré quelques petites lourdeurs stylistiques. Si tu veux, je peux essayer de retrouver les passages.
Re: lourdeurs stylistiques
Re: Re:
logique : Je suis parfait + je suis romantique = garçon romantiques parfaits c'est obligé
Quoi ? Moi je me vante ? Noooon ! C'est Myel qui me fait un lavage de cerveau comme quoi je suis parfait alors bon. Et pis bon, romantique, j'exagère un peu, dans les films ou ils se nembrasse je suis plié en deux devant mon écran ou alors je me cache les yeux, mais bon, c'est l'effet film, les livres c'est pas pareil, je préfère. Mais bon, partons du principe que le romantisme est une qualité, non ? Chacun son avis...
Re: Re: Re:
les films, moi ça m'aggace en général, mais bon, le romantisme, je le traduis plus par les livres, la musique que les films ^^
(tu te vantes un peu quand même)
myel
Re: Re: Re: Re:
Bien sûr que je me vante, je le sais bien, et je fais exprès, mais bon, tu sais bien que je rougis quand tu me dis que je suis parfait, il ne faut pas prendre au sérieux la partie de mon être complètement zinzin, elle est plutôt artificielle, comme une carapace qui m'aide à ne pas montrer ma vraie personnalité, puisque si peu de gens aiment ceux que l'on peux (j'aurais préféré qu'on ne puisse pas) appeler "intello" (prenons ça pour un compliment, c'est mieux)
Re: Re: Re:
J'aime beaucoup cette philosophie basée sur la logique, la perfection, le romantisme ; mais pour une meilleure perfection (l'absolu ne semble guère humain en dehors du concept), il faudrait également y ajouter la bravoure, la sincérité et la franchise et puis aussi l'amitié...
Et foi de petit renard, à en juger par ce que certains font de l'amitié, je peux dire que je n'ai guère rencontré de vrais romantiques (néo?) ces dernières années, à par peut-être quelques personnes...
Mais si tu le désires, nous pourrons nous apprivoiser toi et moi : je n'ai rien contre les intellos, mais c'est juste que je suis un peu limité en culture, alors si pour toi c'est pas grave.;)
Re: Re: Re: Re:
(Humain, un mot à double tranchant, qui peut aussi bien signifier inhumain. Humanité est moins ambigu. Et humanisme est sans ambigüité.)
Hum...
Humanisme sans ambiguité... Je reste songeur, c'est peut-être moi, mon instinct "sauvage" de petit renard qui est en cause?
On me dit souvent "rusé", eu égard à Goupil ou Maître Renard, mais je ne suis que méfiant ou farouche. Dans beaucoup d'humains, je ne vois que des chasseurs, et la dernière chasse que l'on m'a lancée ne fut pas des plus agréable : les humains sont rusés et tendent des pièges, les chasseurs sont calculateurs. Et pourtant, ... mon attirance pour l'humanité reste entière et je brûle de ce désir de me laisser apprivoiser. Mais il faut pour cela de la franchise, du cran, un peu de talent et du temps.
Du reste, je ne manque pas de panache en mes heures, mais la méfiance enlève bien sûr à ma spontanéité... Là s'arrête l'image du petit renard, après je ne suis qu'un homme parmi une multitude. J'ai mes lenteurs et mes lourdeurs ; certains acceptent, d'autres pas.
Re: Hum...
Re: Re: Hum...
Isengrin m'eut été plus familier, mais probablement moins reluisant... M'enfin, si ça te rassures, Homo Lupus... ;)
Et puis , y'a toujours le mot ami dedans, ok?
Re: Hum...
je voulais juste rajouter en commentaire à vos propos ce court passage d'Audiberti qui me plait bien : "le lapin serait fou d'aimer tout ce qui est du lapin, y compris le civet."
Bonne nuit :-)
Re: Re: Re: Re:
Je ne pense pas vraiment que la perfection soit possible, puisque qui dit perfection dit toutes les qualités et aucuns défauts... Je n'ai encore jamais rencontré de ces personnes-là... Quand aux intellos, c'est une expression stupide, puisque elle désigne toutes les personnes avec des lunettes et sages en classe, avec au moins 13 de moyenne. C'est en tout cas ce que pensent 99% des individus (complètement débiles) de mon collège. Pour moi, c'est un mot à effacer de l'esprit des gens tellement il est grotesque, stupide, et en plus, pour la plupart du temps il est péjoratif (à croire que d'être intelligent est un défaut... Reste encore à définir l'intelligence en plus...) Et niveau culture, je m'y connais dans certains domaines, c'est mes passions quoi, comme tout le monde, je ne suis pas un surhomme. Bref, je raconte encore ma vie alors je m'arrête là.
Alkhazar