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myel : Un brin de pluie pour réveiller ton désert
PetitRenard : Merci pour ces gouttes d'or, dans ce désert qui dort...
Kabotine : j'ai failli croire que ce blog était vide... mais en faisant défiler le joli fond je n'ai pas été décue...
PetitRenard : Oupsss, merci d ton obstination et de ton passage... En effet, ça passe mal sous Internet Explorer... Firefox me convient sans doute mieurx ;)
becassine : Bonsoir Petit Renard , j'aime bien ton désert ..ce ti soleil au loin ...cet étendue de sable ...on doit être bien !:)
PetitRenard : L'Adrar sous le vent, un premier de l'an... Merci de ton passage ;)
becassine : Bisous petit renard :)
PetitRenard : Kikoo becassine. Big Bisous et Bonne Année ;)
gribouillon : un petit bonjour en passant...cela fait si longtemps :)
PetitRenard : Coucou gribouillon! Cela fait si longtemps en effet!!! Heureux de te voir passer, au gré du vent!
MangakaDine : Salut PetitRenard, je t'écris ici parce que j'espère que cet endroit tu en prends encore soin et que tu ne vas pas le laisser à l'abandon. Voici un petit article pour éradiquer les spams de Joueb, si jamais ca te dit de venir nous aider, c'est par là : [Lien]
PetitRenard : Merci MangakaDine, j'ai en effet pris soin de réserver le mode Admin à quelques élus... (j'aime pas les spams)!

Tombés...
Le 41ème avait subit de lourdes pertes dans les combats de Neuville-Vitasse. Au moins deux-mille poilus rasés en ce début octobre. Mais les boches avaient également payé un lourd tribu et c'était là notre réconfort, outre le fait que notre acharnement à défendre les positions s'était fait remarqué en haut lieu.

Moi j'avais du mal à oublier les copains tombés. Il y avait tout d'abord eu Jeannot, dit le Moal, parcequ'il était chauve. Il venait du Finistère, et en dehors de sa calvitie précoce, Jeannot avait toujours le sourire aux lèvres; Dédé n'avait pas manqué d'esprit en remarquant à son sujet que « le chauve-sourit toujours». Jeannot avait été un sacré ciment au sein de notre section et il avait établit le sobriquet de pas mal de copains. Il avait cette faculté de donner des surnoms assez appropriés aux personnes qu'il rencontrait dès les premiers contacts. Toujours avenant, il semblait à l'aise avec tout le monde et adorait jouer de l'argent à la belote ou aux quilles. Jeannot avait été tué par son propre fusil qui lui avait explosé au visage lors des premiers assauts de Neuville-Vitasse.

Auguste que l'on appelait l'Empereur en raison de ses manières et de sa cape qu'il portait sans cesse en travers sur l'épaule. Il avait eu son certificat d'étude et avait même fait deux années de petit séminaire avant de reprendre l'exploitation familiale: son père et son frère cadet étaient disparus en mer, abandonnant parents, femmes et enfants, pas moins de huit bouches à nourir. Auguste avait du reprendre la petite exploitation en jurant de ne jamais mettre le pied sur un bâteau; ce qui lui convenait fort bien d'ailleurs, n'ayant jamais eu le pied marin. C'est lui qui, dans notre section, lisait le courrier à ceux qui avaient de la peine à lire. Il faisait également la relecture et corrigeait les fautes. Sa discrétion en avait fait le confident de bien des gars. Aussi, lorsqu'il était tombé sous le marmitage allemand, beaucoup y virent un mauvais présage: c'est un peu de tout le monde qui était tombé avec lui.

Et puis il y avait eu Bertrand, surnommé le Putois ou la Grenade; on avait maintes fois proposé de l'envoyer dans les tranchées ennemies pour gazer les troupes; et plus particulièrement quand la cantoche nous distribuait notre gamelle de fayots froids et à peine cuits. Ces soirs là, on s'arrangeait pour que le Putois soit de garde, en plein air, bien sûr... Hélas, les « musiciens » revenaient plus fréquemment que les tours de gardes et on était bien en peine de lui échanger son repas contre des cornichons ou un saucisson. Du reste Bertrand connaissait un brancardier qui nous approvisionnait en bon pinard ce qui nous changeait de notre antidérapant ordinaire. Bertrand était tombé dans Neuville après avoir refroidi trois fritzs à la baïonnette.

René, dit le Castor en raison de ses deux grandes incisives, machouillait tout le temps un bâton de réglisse. Avant la guerre, il travaillait comme matelassier/rempailleur du côté de Rennes. Il nous bricolait des matelas de fortune dans nos cagnas. Grâce à lui les nuits paraissaient moins froides et moins dures. Avec Jules, Manche-à-Pelle, cantonnier à Cancale, et Lucien le Cancan, qui avait tenu un café du côté de Lyon puis à St Malo, ils sétaient spécialisés dans la chasse aux Gaspards: les rats étaient notre hantise la nuit. Ils venaient vous mordre jusque sous votre couvrante et les copains s'ingénieaient à leur confectionner des pièges de fortune, lorsqu'ils ne refaisaient pas le monde autour d'une petite gnôle « empruntée » dans un cellierabandonné. Ils avaient tous trois été tirés comme des lapins en se réfugiant dans le lavoir.

Un qui ne me manquais pas vraiment, c'était Félix. Félix n'avait pas franchement fait l'unanimité dans la troupe. On ne lui avait pas donné de surnom officiel, mais certains l'appelaient la Fouine ou la Truffe. Il était un peu curieux de nature et avait dans le regard quelque chose qui semblait vous fuir. Ce sentiment était largement partagé et dépassait le simple ressentiment personnel. Du reste, il avait été recasé dans notre section après quelque sombre histoire chez les chasse-bites; un appui dans l'état-major lui avait octroyé ce reclassement et on n'osait guère l'interroger la-dessus. Félix avait le don de monter systématiquement parmi les derniers à l'assaut, et marchait toujours en tête pour les défilés ou la pitance. Il feignait souvent l'esprit d'équipe pour masquer sa couardise. Lors de notre entrée dans Neuville, je l'ai vu déloger un zouave pour se mettre à l'abris. Félix n'a pas réapparu suite à l'assaut et personne ne l'a vraiment réclamé...

Ecrit par PetitRenard, le Mercredi 25 Octobre 2006, 00:10 dans la rubrique "Histoires".


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